- En savoir plus
- L'auteur
« Mais la route que je préfère et dont je me donne souvent volontairement le plaisir, c’est celle qui suit la rive droite de l’Adour ; c’est un ancien chemin de halage, jalonné de fermes et de belles maisons. Je l’aime sans doute pour son naturel, ce dosage de noblesse et de familiarité qui est propre au Sud-Ouest. » Roland Barthes, « Le promeneur de l’Adour », L’Humanité, 10 septembre 1977.
Dans les Landes, entre Bayonne et Peyrehorade, au bord de l’Adour, Jeannette Leroy, photographe, et Paul Haim, marchand d’art, créent dans les années 1970 un jardin de sculptures autour d’une modeste ferme, La Petite Escalère.
Avec l’aide du fidèle jardinier Gilbert Carty, au milieu de canaux, ponts, traverses de chemin de fer, arbres et fleurs, ils installent une cinquantaine d’oeuvres, souvent monumentales, d’artistes, tels Rodin, Maillol, Niki de Saint Phalle, Zao Wou-Ki, Françoise Lacampagne, Cárdenas, Mark Di Suvero, Léger, Matta, Zigor… Paul installait les sculptures et, pour les faire disparaître dans la nature, Jeannette plantait un arbuste, des rosiers, des dahlias, un chêne, un érable, un ginkgo, un noyer du Caucase… « Je ne veux pas que ce jardin devienne n’importe quoi ! », disait-elle.
Personne mieux que Paul Haim n’a évoqué la beauté envoutante de La Petite Escalère : « Le visiteur nonchalant passera de l’ombrage des barthes à la clarté du Moura, de la fraîcheur des fontaines à la touffeur de la forêt. Au détour d’un buisson, il se laissera surprendre par une présence insolite. Immuable. […] Loin du monde effervescent, n’être plus rien, regarder courir les nuages, contempler les lieux du bonheur. »