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Catalogue de l’exposition « 1925 quand l’Art déco séduit le monde » à la Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris, du 16 octobre 2013 au 17 février 2014
1925 est une date historique qui, pour les français, s’identifie avec l’Exposition des arts décoratifs de Paris, illustration d’une gloire et d’une puissance retrouvée, illusion d’une paix universelle. Pour n’être point la plus considérable des expositions françaises, elle sera, malgré les critiques, celle qui aura le plus de retentissement et, sans doute, la plus grande influence dans le monde. De très nombreux architectes et décorateurs français sont appelés sur les grands chantiers internationaux de la décennie qui suit. Les ambassades françaises et les paquebots ont été leur cheval de Troie.
Après la Première Guerre mondiale qui a amené son lot de désolation, la reconstruction a vu apparaître les premiers exemples du nouveau style. En 1925, il faut être moderne. Le développement de l’aviation et de l’automobile l’exige, voyant surgir premiers garages et aérodromes. L’Art déco est souvent associé au luxe mais il a orienté aussi le dessin des habitations à bon marché et des cités-jardins. Les grands magasins et les boutiques se développent et créent leurs lignes de décoration.
La femme moderne fait son apparition. Elle est incarnée par la garçonne qui fume, conduit, pilote des avions et choisit son architecte-décorateur. Elle n’oublie pas d’être élégante et les couturiers ou couturières, amis des architectes, inventent pour elle le sportswear. Les étrangers à Montparnasse, car Paris 1925 est le centre du monde, ont introduit un levain neuf dans la vieille pâte de nos couleurs. Cubisme aussi, pour un appel à un ordre géométrique de carrés, de losanges et de zig-zag, mais Joséphine Baker, laissant tomber pour un instant sa ceinture de bananes, remet les pendules à l’heure en rappelant ce que l’art moderne et le nouveau mouvement doivent à la culture africaine.
Plus qu’une date, 1925 est donc un état d’esprit : comment les « Années Folles » succèdent à la « Belle Époque », l’Art déco à l’Art nouveau, comment aussi à travers cette apparente continuité apparaissent et s’imposent les caractéristiques d’un art mondial et moderne impatient d’éclore. Ce mouvement Art déco, né dans le Champagne d’une paix retrouvée, sera salué pour son glamour et son invention, adopté et adapté par chacun, chaque pays, dans une effervescence à chaque fois renouvelée des motifs, des formes et des couleurs. Aujourd’hui, les Art Deco Society du monde entier, désirant préserver et garder le souvenir de ce patrimoine commun, rappellent son universalité rayonnante.
• 24 x 28 cm
• 288 pages
• 450 illustrations
• Relié
• ISBN : 978-2-9155-4255-4
• Avec la Cité de l’architecture & du patrimoine
Emmanuel Bréon. Conservateur en chef du patrimoine, chef du département des peintures murales et des vitraux du musée des Monuments français à la Cité de l’architecture et du patrimoine, il est le créateur du musée des Années 30 de Boulogne-Billancourt en 2002 et le créateur du musée Paul Belmondo et de la sculpture figurative du xxème siècle, inauguré en septembre 2010. Il a été directeur du musée national de l’Orangerie de 2008 à 2011. Son exposition « Ruhlmann, Genius of Art Déco », présentée au Metropolitan Museum of Art à New York en 2004, lui a notamment valu de recevoir le prix de la Critique à New York.
Philippe Rivoirard. Architecte DPLG, historien de l’architecture des années 30 et enseignant à l’ENSA Paris-Val de Seine, il a été co-commissaire des expositions « L’Architecture des années 30 à Paris » et « Cinquantenaire de l’Exposition Internationale de Paris 1937 ». Il est auteur de divers articles et notamment de Mettre en scène l’architecture, dans le catalogue de l’exposition Tamara de Lempicka et La Modernité à l’Exposition des arts décoratifs de Paris. 1925.